Ni “SkinnyTok” ni “Fat Acceptance” : pourquoi il faut refuser les extrêmes en matière d’amaigrissement
- Alexandre LEFEVRE
- 24 sept.
- 4 min de lecture

Sur les réseaux sociaux, les discours sur la perte de poids sont de plus en plus polarisés. D’un côté, les quick fixes et le phénomène SkinnyTok, qui glorifient la minceur à tout prix. De l’autre, la tendance fat acceptance ou body positivity poussée à l’extrême, qui confond acceptation et déni.
Deux tendances qui séduisent… mais qui détruisent
Ces deux approches séduisent car elles paraissent simples et rassurantes :
L’une promet des résultats rapides et spectaculaires.
L’autre affranchit de faire des efforts en prétendant que tout va bien.
Mais derrière ces discours apparemment séduisants, les conséquences sont lourdes, sur le corps comme sur l’esprit.
Alors pourquoi choisir entre deux dérives ? La seule voie qui fonctionne vraiment et durablement, c’est l’équilibre bienveillant.
Body positivity : une belle idée, jusqu’au moment où elle dérape
L’essence positive du mouvement
Le mouvement body positivity est né pour rappeler une évidence : chaque être humain mérite le respect, quelle que soit sa morphologie. C’est une réalité qu’il faut défendre :
Oui, il est nécessaire de lutter contre la stigmatisation liée au poids.
Oui, il est vital de se libérer des diktats de la minceur parfaite.
Oui, célébrer la diversité des corps est une avancée sociale et humaine.
Sur ce point, il n’y a pas débat : s’accepter est indispensable.
Quand l’acceptation devient déni
Le problème survient quand la body positivity se transforme en discours de déni du surpoids. Accepter son corps ne doit pas signifier ignorer les risques bien réels associés à l’excès de poids.
👉 Au quotidien, le surpoids entraîne souvent :
Fatigue persistante et essoufflement au moindre effort.
Douleurs articulaires (genoux, dos, hanches).
Difficultés de mobilité, inconfort pour certaines activités, comme mettre ses chaussures...
Perturbation du sommeil (ronflements, apnée).
Impact psychologique : baisse de confiance en soi, isolement social.
👉 À long terme, les conséquences médicales sont encore plus lourdes :
Risque accru de diabète de type 2.
Développement de maladies cardiovasculaires (hypertension, infarctus).
Augmentation de certains cancers (sein, côlon, endomètre).
Problèmes respiratoires chroniques (apnée du sommeil).
Réduction de l’espérance de vie en bonne santé.
Se réfugier dans le déni en prétendant que “tout va bien” est une manière de nier la réalité. Ce n’est pas parce qu’on a connu des échecs dans ses régimes passés qu’il faut s'auto convaincre ou essayer de convaincre sur les réseaux sociaux que ne rien faire est une solution.
Pire encore : certains contenus sur les réseaux sociaux transforment ce déni en vertu, comme si le fait d’abandonner toute volonté de changement positif devenait une preuve de courage !
Mais un mauvais choix, même transformé en idéal reste un mauvais choix.
SkinnyTok et régimes extrêmes : la fausse promesse qui finit toujours mal
SkinnyTok : le vieux piège remis au goût du jour
SkinnyTok, ce sont ces vidéos TikTok où l’on glorifie :
Les régimes express (“-5 kg en une semaine”).
Les jeûnes extrêmes (“ne manger qu’un repas par jour”).
Les cures miracles (“boire ce jus chaque matin va te faire fondre”).
Ce qui semble nouveau n’est en réalité que la vieille recette des régimes miracles habillée au goût du jour.
Les conséquences désastreuses des quick fixes
Ces approches séduisent car elles donnent une illusion de contrôle et de rapidité. Mais la science et l’expérience montrent toujours la même conclusion :
Reprise de poids rapide et aggravée : l’effet yo-yo est quasi inévitable.
Ralentissement du métabolisme : le corps apprend à stocker plus efficacement.
Résistance à l’amaigrissement : chaque nouvelle tentative devient plus difficile.
Troubles du comportement alimentaire : compulsions, obsessions, restrictions /craquages, et parfois anorexie / boulimie.
Détresse psychologique : culpabilité, honte et perte d’estime de soi lorsque l'on craque et que l'on reprend tous les kilos.
Ces pratiques ne sont pas seulement inefficaces, elles sont dangereuses.
Elles abîment la relation au corps, perturbent durablement le métabolisme, et laissent souvent des cicatrices psychologiques profondes.
Le point commun entre ces deux extrêmes : la fuite de la réalité
À première vue, body positivity radicale et SkinnyTok semblent opposés. Pourtant, ils partagent un point commun : ils fuient la complexité de la réalité.
L’un nie les conséquences du surpoids.
L’autre nie la nécessité de prendre soin du corps avec patience et douceur.
Dans les deux cas, on se prive de la seule solution durable : apprendre à prendre soin de soi par une approche équilibrée et réaliste.
Le corps et l’esprit n’aspirent qu’à l’équilibre
L’être humain n’est pas fait pour la violence envers lui-même. Le corps et l’esprit sont des machines subtiles qui cherchent naturellement l’équilibre.
Ce n’est pas en martyrisant son corps qu’on trouve la paix durable
Ce n’est pas en fermant les yeux sur la réalité qu’on gagne en santé et en bonheur.
Pourquoi se faire autant de mal quand la solution est d'apprendre à se faire du bien
Tant que la personne croira que son problème, c’est son poids, elle se trompera de bataille et recherchera la performance dans les pratiques violentes, ou bien elle essaiera de se convaincre qu'elle n'y peut rien et qu'il faut accepter le surpoids.
Et pourtant le vrai changement existe.
Il commence quand la personne décide enfin de prendre soin d'elle, chaque jour, avec bienveillance, dans son alimentation comme dans sa vie. Et c’est là que les kilos cessent d’être une obsession… lorsque la perte de poids devient une conséquence naturelle du nouveau rapport à soi-même.
👉 Retrouve cette approche dans le programme alexandrel







